A Tel-Aviv. Albert Danon est seul. Sa femme Nadia vient de mourir d’un cancer, et son fils Rico est parti au Tibet. Bettine, une vieille amie, veuve elle aussi, s’inquiète pour Albert. Surtout lorsque Dita, la petite amie de Rico, emménage chez lui. Un certain Doubi Dombrov veut produire le scénario de Dita, mais il veut surtout Dita, qui couche avec Guigui, en pensant à Albert, ou à Rico, qui pense à sa mère, et qui ne veut pas rentrer du Tibet.
Un chassé-croisé de voix et d’histoires que le narrateur tisse, tout en nous parlant de lui, en un poème qui se lit/se dit/s’entend comme un roman – ou est-ce un roman qui se lit comme un poème ? – pour serrer au plus près la quintessence de nos vies, le désir, la mort qui nous cueille. Le tout dans une structure délicate, qui s’apparente au langage musical : le solo, le duo, le trio, le tutti. Et aussi au cinéma, le gros plan, le cadre large, le mouvement.
Un narrateur (qui est aussi l’auteur et aussi l’un des protagonistes de l’histoire) raconte, et l’on voit ce qu’il raconte, les personnages qui parlent et agissent. Ou plus exactement on voit ce que les mots ne disent pas, la fragilité d’un geste, l’intonation d’une phrase, le désarroi dans un silence. Ce narrateur se promène, dit, regarde, double le regard du spectateur. Et les autres personnages apparaissent au fil des scènes, dans un découpage qui est celui d’une suite de poèmes, comme autant de scènes, de plans, de niveaux.
Auteur: Amos Oz
Metteur en scène: Denis Maillefer
Responsable de production et diffusion: Catherine Monney
Coproduction
Théâtre les Halles – Sierre, Théâtre Vidy – Lausanne, Forum Merin – Meyrin, Théâtre Benno Besson – Yverdon-les-Bains
Crédit photo: Catherine Monney